Vers Santiago?

Parti très tôt de Sète en train, tout se passe tranquillement jusqu'à Portbou. Les cyclistes montent et descendent au rythme des nombreux arrêts.

Sète c'est la photo du bas. A Portbou, la gare est sinistrée, aucun service, pas de toilette, automates en panne, et policiers en armes qui contrôlent toutes les identités. On sent la chasse aux migrants, aux basanés. C'est lourd.

Le train espagnol a connu des jours meilleurs. Je serai le seul cycliste dans ce tortillard, qui se remplit de plus en plus.

À Barcelone, très gros stress: je sors en dernier , d'abord le vélo que je pose sur le quai et l'alarme des portes qui se referment avec mes bagages dans le train. J'ai juste le temps de tenter de réouvrir en force les portes. Deux personnes m'aident et on réussit à entrouvrir.a J'ai pu agripper mes 6 sacs pour les balancer sur le quai. Ouf.

Bon, à Barcelone il est 14h, pas eu le temps de manger, et j'ai eu tout faux. J'ai choisi un hôtel très bas de gamme, mais proche de l'aéroport, donc dans la zone industrielle, mais niveau Barcelone, 4,8 millions habitants. Et comme un débutant j'ai tracé ma route vers l'ouest à travers les zones, les 4 voies, les rond-points, et même une version locale de Rungis. Entrée avec péage et sécurité. Hum. Je suis passé au flanc.

Arrivé à l'hôtel j'ai vite enveloppé mon vélo, démonté les pédales et bricolé un peu pour lui donner un air présentable à l'enregistrement. On verra.

Demain matin, je croise les doigts pour l'enregistrement.

Je n'ai pas assez croisé les doigts. Première queue chez Iberia, pas aimables. Pas question d'embarquer le vélo emballé comme ça. Je fais quoi? Débrouillez vous. Ouch 

Le chef me trouve un carton qui a déjà servi, trop court évidemment. Deuxième queue, l'accueil est charmant, elle me fait mes tickets ... Ça va marcher? Eh non, sa collègue indique " no way". On me signale les "blacks" rois de l'emballage à l'arrache. On tasse le vélo, j'ai mal à mon feu arrière, on arrache des bouts de carton. Le gars emballé avec plein de tours.

Et ça passe. Ouf. Après m'avoir dit que je devais dégonfler les pneus, ce qui était déjà le cas.

Leçon apprise: trouver un carton, peu importe son look et sa taille bricoler, scotcher, et ça passe.